Levés au petit matin, notre guide chilien, Antoine le parisien et son acolyte le chauffeur Jaime nous attendent pour une équipée un peu sauvage ! Direction les geysers de Tatio, 4 320 mètres d’altitude, 40 geysers, 70 fumeroles, 60 sources d’eau chaude et les douces vapeurs de leur grand bassin thermal.

Même si de nombreux voyageurs ont eu la même idée, pendant que nous goûtons aux joies des thermes, notre équipe de choc s’affaire à dresser un petit déjeuner local au milieu des geysers : la palta (avocat) est devenu un incontournable de nos petits déjeuners préférés. Nous reprenons la route pour un arrêt ornithologique : observation du canard à oreilles de Mickey, arrêt botanique pour découvrir les bienfaits de la yareta, plante rare utilisée pour le traitement du diabète.

Antoine nous donne également les dernières actus françaises dont nous sommes déconnectés depuis plusieurs mois : nous apprenons que le Fouquet’s a été incendié par les gilets jaunes !
Notre chauffeur ne connaît pas du tout la route qui, d’ailleurs, n’en est pas une : elle tient davantage de la piste dans le sable dur que de ce qu’on appelle une route. On frise la sortie de piste à chaque virage, le canyon et ses hauts cactus en contre-bas ! Après quelques frayeurs, nous redescendons vers San Pedro de Atacama et changement de paysage, mais pas de chauffeur ! Direction l’incroyable Vallée de la Lune.

Nous entrons dans un canyon bordé d’imposantes montagnes biscornues colorées d’ocre, de gris ou de rouge : monde minéral fantastique où le thermomètre flirte avec les 40 degrés à l’ombre.

Téméraires ou inconscients, nous entamons tous les trois l’ascension de la Grande Dune où l’ombre n’existe pas. On est transporté comme seuls dans le Sahara, qu’on se met à imaginer une caravane de dromadaires accompagnés d’hommes bleus surgis de la crête de la montagne de sable blond. Mirage ! Il est temps de redescendre dans la clim de notre véhicule… Direction Calama, d’où nous volerons jusqu’à Santiago de Chile, dernière étape de nos deux mois et demis en terres sud-américaines.

Adios Amigos ! Ces quelques semaines trop courtes ont été riches en émotions, en découvertes et en belles rencontres.

Nos coups de coeur, si on devait en retenir trois :

l’Amazonie et la déconnexion totale que nous y avons expérimentée
le Perito Moreno en Patagonie du Sud et l’émotion profonde que nous avons ressentie devant tant de somptuosité
les trois péruviennes du village de Patabamba qui nous ont accueillis à plus de 3 800 mètres d’altitude, toutes en générosité et authenticité

Si on devait relater trois difficultés, on vous listerait ceci :

l’altitude et son mal des montagnes. Loin d’être une légende, le soroch a frappé sur nous et les feuilles de coca n’ont pas suffi à nous soulager !
le lit king size, c’est top, mais dormir à trois trois nuits à Puerto Varas a été une expérience peu reposante
les chaleurs subtropicales du Brésil, de l’Amazonie ou du Chili nous ont appris à repousser nos limites de vosgien et de comtois habitués à des climats dits tempérés

En résumé, on a adoré le petit morceau d’Amérique Latine que nous avons visité : la nature nous a gâtés et époustouflés, les cinq pays traversés nous ont épatés, chacun avec ses différences : le Brésil et l’ambiance d’insouciance qui y règne, l’Argentine et ses habitants plutôt cools et ouverts malgré les problèmes économiques graves qu’ils traversent, le Chili et nos wouhaouhs en Patagonie, le Pérou et les péruviens comme dans nos rêves, la Bolivie et ses déserts remplis de pépites.

Allez, on quitte ce continent tous les trois remplis d’images colorées et vivantes, notre vol de quatorze heures pour l’Australie nous attend…