Levés à l’aube, nous voici en route pour la traversée de la frontière argentino-chilienne. Nous quittons Bariloche et ses douceurs. Après une heure de bus, direction Puerto Panuelo où nous embarquons pour la traversée du lac Nahuel Huapi jusqu’à Puerto Blest.
Le vent souffle fort sur le pont, Juliette s’éclate dans la fraîcheur du matin.
Un deuxième bus nous attend pour nous déposer à Puerto Alegre, sur le lac Frias : voyage dans un fjord scandinave, le lac de glacier est un camaieu de turquoises. Ses rives sont constituées de parois rocheuses recouvertes de ci, de là, de végétations qui plongent jusque dans ses eaux.

Du pont supérieur, nous nous régalons des reflets bleu curaçao des eaux et des vues enchanteresses sur le volcan Tronador. En français le volcan tonnant, du fait des bruits qu’il produit lors de la chute de séracs (blocs de glace de grande taille). Trois sommets le coiffent.

Après une demie-heure de traversée, la limite entre les deux pays se dessine : nous stoppons au dernier poste frontière argentin de Puerto Frias.

Les formalités rapides accomplies, nous montons dans un drôle de véhicule, un bus 4x4 chilien.

Commence notre expédition cahoteuse dans la forêt dense, sur une «route» en épingles qui nous emmène cahin-caha aux portes de Parque Nacional Vicente Perez Rosales. Cette réserve des forêts tempérées humides des Andes Australes, créé en 1926 est le plus ancien parc du Chili.

Un seul sens de circulation (les chauffeurs communiquent par talkie-walkie pour synchroniser les trajets et éviter les croisements juste impossibles !). Après un autre point de vue sublime sur le Tronador, nous atteignons le Chili sous forme de douane sur la rive du Lago Todos Los Santos, lac de tous les saints en raison de sa «découverte espagnole» un jour de Toussaint. Petite merveille de la Patagonie, cette étendue d’eau vert émeraude s’enfonce profondément dans la Cordillère des Andes. On y admire les volcans Osorno et Puntiagudo.

Le douanier chilien s’intéresse à nos bagages, plus particulièrement aux fruits et autres produits frais tous interdits d’importation. Nos chaussettes qui pourtant sentent le fromage ne semblent pas retenir son attention.

Le petit village de Puella sera notre point d’entrée en terres chiliennes. Après un repas sur le pouce, payé en dollars US (nos pesos argentins n’intéressent pas non plus les restaurateurs), direction le bateau (notre 6ème moyen de locomotion du jour, multimodal !) : le vent chilien décoiffe notre Juju, aux anges !

Le paysage est grandiose : nous découvrons les sommets volcaniques de Puntiagudo et Osorno qui ornent les rives du lac. Comme dit Juliette, on dirait des desserts…

Après ce chariot de panoramas, plus magiques les uns que les autres, nous débarquons sur le port de Petrohue (prononcer Pétroouais, ouais on arrive et nos valises aussi !).

Notre septième transport en commun nous attend dans ce petit village perdu, vive le multimodal argentino-chilien en forme de bus turistico !

Juliette se questionne quant à nos bagages et leur prise en charge dans ces transferts successifs lago-terriens : tout suivra sans souci.

Au bout de 13 heures de ce périple mouvementé entre Argentine et Chili, – la vie est-elle un long fleuve tranquille ? – nous rejoignons fatigués,

notre ultime étape : Puerto Varas, là on est un peu épuisés, on vous raconte la suite de l’aventure argentino-chilienne dans un autre post !