Le minivan depuis Copacabana, les pieds dans les quelques 900 milliards de m3 d’eau de Titicaca, nous emmnène encore une fois au-delà des 4 000 m d’altitude. Nous découvrons les routes boliviennes :  paysages exceptionnels et routes délabrées…

On prend un bac à Tiquina : grande barge en bois équipé d’un moteur de trottinette ! Après trente minutes de traversée très lente (on parcourt un petit kilomètre dans le van sur une sorte de radeau), nous voici de nouveau sur la route de la Paz : vue sur la montagne qui surplombe superbement la ville : Huayna Potosí .

Un peu groguis par l’altitude, les virages et les nids de poule, nous entrons dans la Paz un vendredi en fin d’après-midi. C’est la capitale la plus haute du monde, c’est une ville à deux étages : la ville basse (3 600m) et El Alto (4 100m).

C’est l’heure de pointe, un capharnaum de klaxons, de vieux bus américains des seventies, de collégiens en uniforme, de cholitas pressées, de motos pétaradantes, de circulation aux règles opaques qui nous échappent. Tout ça se frôle au millimètre près, sans jamais se toucher, increible !

Pour une découverte de la cité au doux nom de La Paix, on peut dire – après le calme serein de Titicaca -, qu’on se retrouve catapultés dans l’effervescence d’une bataille dans un trafic assourdissant et pollué…

Nous entamons le lendemain, l’assaut de la mégapole, usant d’un moyen de transport pour le moins unique : le téléphérique.

Ligne blanche, ligne bleue, ligne orange, ligne rouge, etc : dans une ville au relief aussi accidenté et aux rues étriquées, le téléphérique s’est ainsi imposé aux concepteurs lorsqu’il a fallu créer un réseau de transports en commun efficace, économique, économe et écologique et très agréable pour une visite rigolote. On passe la journée en l’air à flotter au-dessus des marchés colorés, des immeubles aux toits encombrés, des rues, de leurs voitures et leurs bus multicolores, tout ça version miniature.

On décide de revenir sur terre pour une visite insolite du cimetière de la ville. Un cimetière unique en son genre : les tombes sont rangées à l’horizontale, comme dans des HLM, sur plusieurs étages. Une petite vitrine devant chaque cercueil permet à la famille du défunt de déposer offrandes et objets hétéroclites qui racontent la vie et la personnalité de la personne enterrée là : mini-bouteilles d’Inka-Cola, fleurs, café, mignonnettes d’alcool, voitures miniatures, etc… Ces objets seront utiles pour la prochaine vie de la personne.

La balade est très agréable, l’endroit est calme, ombragé et orné de nombreux graffitis de tous styles.

On reprend place dans le téléphérique tout neuf (créé en 2014), pour monter au point culminant de la ville Du haut del Alto, on a un superbe point de vue panoramique sur les briques oranges et les toits de tôle multicolores de la capitale bolivienne.

Petite halte pour grignoter un sandwich au boeuf dans une kermesse très locale, avec chaises en plastique à l’ombre d’une bâche en plastique au son d’un groupe mi-rock mi-flûte de pan qui nous en met plein les oreilles !

Pour le dîner, on testera la cuisine créative d’un chef ayant travaillé en France, c’était excellent.

On nous avait dépeint cette ville comme sale et polluée et inintéressante. Pour le coup, nous avons beaucoup apprécié les deux jours passés là, dépaysement total et magie des airs loin des gaz d’échappements et de la saleté légendaire de l’endroit.