Depuis la gare d’Ollantaytambo, comme beaucoup de visiteurs, nous empruntons le train qui longe les tumultes du fleuve Urubamba jusqu’à Aguas Calientes, porte d’entrée incontournable pour l’accès au Machu Picchu.

Après une nuit courte et bruyante (la chambre donne sur les gorges du bouillonnant Urubamba), nous quittons l’hôtel à l’aube, impatients de voir de nos propres yeux la légendaire citadelle de Machu Picchu.

Longtemps restée secrète, seulement visible du ciel, contrairement à une majorité d’autres sites incas, la cité qui couvre près de 13 km2 n’a jamais été découverte par les Conquistadores. Ce n’est qu’en 1911 que la belle endormie fut «découverte» par un explorateur archéologue américain du nom de Hiram Bingham, aidé en cela d’un jeune villageois quechua du nom de Paquito.

Les 35000 objets découverts sur place seront prêtés et emportés aux Etats Unis pour étude. Bien que Hiram fut décédé en 1956, les biens n’ont été restitués aux péruviens qu’en 2012.

Le bus du petit matin serpente dans la montagne, suivant les méandres d’Urubamba, la brume nous accompagne ce jour du 4 mars.

Arrivés impatients, trépignant, sur le site, nous gravissons les premières marches. Juliette a signé un pacte avec son père et décidé de prendre sur elle pour monter les nombreux escaliers du rêve de toujours de sa mère… tout ça sans rechigner.

Au détour d’un chemin certes fréquenté mais pas bondé, se dessine dans le brouillard du jour la beauté enivrante de la célèbre cité sacrée. Verdure et vieilles pierres se mêlent gracieusement pour nous offrir un tableau magique ! Les flancs de la montagne sont ornés de terrasses, de pierraille, de constructions mystérieuses. ici chacun apprécie le génie et la grandeur de la civilisation inca, ceux de nos livres d’école.

La brume s’accroche au versant de la jeune montagne, nous nous plantons là pour laisser la citadelle se défaire de ses nuages blancs et oser se révéler dans toute sa majesté. Au bout de d’une heure et demie, enfin le panorama se découvre : le décor est grandiose, à la hauteur de l’histoire de cette civilisation exceptionnelle et de notre humble patience.

Après cette fabuleuse entrée en matière, nous entamons tous les trois accompagnés de notre guide la visite du site : le temple du soleil, avec sa chambre funéraire, en furent exhumées plusieurs momies, le temple du Condor et son autel où l’on suppose qu’on y pratiquait les sacrifices et l’Intihuatana, le lieu le plus sacré de Machu Picchu, son nom signifie « endroit où s’attache le Soleil » qui était sans doute un observatoire.

Juliette tient promesse et monte près de 32 étages, parcourt 9 kilomètres dans des sentiers et escaliers plus ou moins praticables. La magie du lieu opère !

C’est des images et des histoires plein la tête que nous redescendons vers Cusco à la nuit tombée, mystère et magie, morceaux d’éternité à jamais gravés dans nos mémoires…