Nous voici prêts pour notre ultime étape en Thaïlande : Koma, notre chauffeur nous emmène une dernière fois dans sa voiture, on sera bien content de le quitter !

Après trois bonnes centaines de kilomètres de frayeur et de nids de poules, nous sommes enfin arrivés, toujours sains et saufs, – merci Saint Christophe ! – tout au nord du pays.

La ville de Chiang Mai nous accueille : c’est la deuxième ville thaï, néanmoins à taille plus humaine que la bouillonnante Bangkok. L’atmosphère ici est totalement différente que celle de la capitale, règne une certaine tranquillité, ce qui explique l’attrait de plus en plus important de cette cité remplie de temples.

Nous arrivons pile pour y célébrer le Festival de l’Eau, soit la nouvelle année thaï, appelée Songkran. On galère un peu à trouver l’appartement que nous avons loué mais, au bout de quelques tours et détours, nous voici installés au huitième étage d’une résidence un peu sans âme mais bien placée et confortable pour nos cinq petites personnes.

Plus on monte au nord et plus les températures montent également ! Après les 40 degrés de Sukhothai, nous dépasserons ici les 43 à l’ombre… Chiang mai est une des villes qui atteint des niveaux de pollution les plus élevés au monde ! Nous sortirons donc les masques pour la première fois… C’est la saison des brûlis et les fumées agricoles se mêlent aux gaz d’échappement ainsi qu’aux émanations toxiques de l’industrie locale, on est prévoyant !

Finalement, l’air n’est pas si irrespirable qu’on ne le pense, l’atmosphère de la Paz ou de Potosi en Bolivie nous ont paru beaucoup plus diffciles à supporter, l’altitude peut-être…

Nous sortons de notre tanière à la nuit tombée, ayant pris soin de mettre à l’abri tous nos téléphones et autres papiers : pochettes étanches et ziplocks de Margaux bien à propos pour ce festival où personne ne reste sec une fois dans la rue ! Nous n’y échappons pas et les locaux se font un plaisir d’arroser quelques touristes européens…

Tout près de là, une grande scène est installée à l’entrée du mall principal de la ville : la foule est amassée devant le stage, dansant au son des mégawatts et des hectolitres d’eau déversés sur leur tête. Tout est bon pour atteindre sa cible : pistolets à eau, seaux d’eau, éventuellement remplis de glaçons, lances à incendie et même des pickups avec des fûts de 200 litres et le canon à eau qui sillonnent les rues plus qu’animées ! Vu la chaleur même à cette heure avancée, nous apprécions finalement l’ambiance bon enfant et le fait d’être bien mouillés !

Nous continuons la fiesta dans un happening : quelques palettes recyclées en tables et bancs, un DJ et de bonnes platines, quelques fûts de bière bien fraîche et nous voilà au beau milieu d’une fête où nous terminerons joyeusement cette première soirée de nouvel an !

Le lendemain matin, nous quittons la ville pour prendre un peu de hauteur : le taxi collectif rouge, appelé songthaew, typique de la cité, nous emmène, masqués, au temple Wat Phrathat. Nous grimpons les lacets de la colline Doi Suthep. petit arrêt pour la vue (soit-disant…) mais plutôt pour une visite shopping de quelques stands d’artisanat hmong (ethnie thaï originaire de Chine). Essayage de couvre-chef et séance shooting…

C’est reparti pour quelques virages et nous voilà arrivés au pied du temple.

On se sépare en deux équipes : les courageuses Agnès et Joanne qui prendront les quelque 309 marches et les malins Christophe, Margaux et Juliette qui emprunteront le funiculaire. On dira que l’escalier mérite bien le détour : joliment décoré, ses rampes sont formés de statues de serpents fort impressionnants. Quelques gamines «déguisées» en costume traditionnel et aux joues roses trop maquillées nous interpellent pour une photo-souvenir que nous refuserons.

Quand les deux équipes se retrouvent, une visite dorée commence : les différents bouddhas, bâtiments et autres chétis sont recouverts de dorures qui scintillent de mille feux sous le soleil déjà écrasant du matin. De nombreux fidèles sont là pour prières et offrandes aux nombreux dieux et déesses ici rassemblés, les touristes se pressent aussi pour découvrir ce lieu de débauche : débauche de dorures, de métal ciselé brillant, de feuilles d’or précieuses recouvrant les silhouettes gracieuses d’une multitude de divinités bouddhiques…

Après une offrande de fleurs de lotus et quelques bâtons d’encens partis en fumée, nous redescendons vers la ville pour un deuxième temple, le Wat Phra Singh. Situé en plein coeur de la cité, il est l’un des plus visités. Une célébration est en cours, quelques croyants achètent des feuilles d’or qu’ils appliquent minutieusement sur les mains ou la tête d’une statue de Bouddha, quelques moines en orange murmurent des prières tout en manipulant mystérieusement de l’encens et des oeillets… les «ohms» retentissent dans le temple.

Allez, on a bien mérité green tea et jus de mangue bien rafraîchissants après ces pèlerinages sous la chaleur. Nous nous réfugions dans l’après-midi sous l’air bien conditionné de l’EBC, le mall d’hier soir. On s’amuse dans les boutiques : encore des couvre-chef rigolos, des gadgets inutiles et des peluches trop mimis…

On se sépare à nouveau : Juju et Christophe resteront à l’appart pendant que Margaux, Joanne et Agnès s’initieront à la cuisine thaï. Miam ! Nous reprenons le même taxi rouge et au fur et à mesure du trajet, d’autres apprentis-chefs nous rejoignent sur les bancs du véhicule : surtout des asiatiques d’ailleurs, chinois surtout. Nous faisons connaissance avant notre premier arrêt pour la découverte d’un petit marché : certains fruits, légumes ou herbes nous sont totalement inconnus mais nous en apprendrons un peu plus pendant les trois heures de cours qui nous attendent.

Allez, il fait un peu trop chaud dans ce marché, nous reprenons la route pour accéder à la maison où on nous séparera en deux groupes : les asiatiques d’un côté, les anglophones de l’autre. Nous voilà avec des brésiliens tout sourire, des américaines bien en chair, un couple de philippins gourmets. Direction le jardin : l’endroit est charmant, fleurs, arbustes et potager et un chat noir qui adopte de suite les mollets de Joanne et Margaux. Nous découvrons différentes herbes, citronnelle, basilic thaï, l’indispensable rouge et piquant chilli, le citron vert sur pied. Tout ça augure de petits plats savoureux et parfumés…

On enfile les tabliers et nous voilà une douzaine d’élèves autour de la table. Distribution des ustensiles et des ingrédients pour trois recettes que nous choisissons dans l’éventail gourmand proposé. Ce sera pad thaï, curry vert de poulet et un thé vert au lait glacé.

On découpe, on écrase, on mélange, on touille, on mijote : nos papilles frétillent d’impatience ! Pendant la cuisson odorante, notre prof du jour se fait un plaisir de rajouter des piments dans nos casseroles, aïe aï aïe, spicy spicy !

Il est temps de goûter à nos préparations exotiques : en un mot délicieux ! On repart ravies, avec un livre de recettes et un take away pour Christophe et Juliette qui nous attendent à l’autre bout de la ville. Voilà une parenthèse culinaire, un vrai moment de détente à la découverte des secrets d’une des meilleures cuisines au monde !