D’abord, commençons par un mammifère, Christophe avait nagé à Cuba il y a quelques années avec cet animal sociable et sympathique, souriant je dirais, dont Flipper est un des représentants célèbres.

Ici, sur le Rio Negro, vous avez deviné, nous rencontrerons des dauphins mais un peu différents de la star internationale que nous connaissons tous : ceux qui nous attendent (ou pas) ce matin ensoleillé et chaud, sont plutôt surprenants…

Comme d’habitude, eh oui, loin de notre zone de confort, nous prenons tout de même vite certaines routines : dès la fin du petit déjeuner de 7h30, notre guide Deu nous emmène dans sa pirogue direction une maison flottante sur le fleuve.

A peine débarqués, nous apercevons des formes mouvantes dans l’eau sombre : une nageoire par ci, un «museau» par là, mais le mystère reste entier…

Nous nous changeons pour nous retrouver en maillot de bain et gilet de sauvetage obligatoire pour descendre ensuite quelques marches : l’eau du fleuve est presque trop chaude ! Rien à voir avec le Doubs et ses truites farios…
Christophe descend le premier et là, Erico, le maître des lieux lui présente les quatre dauphins roses qui vivent en liberté autour de la plateforme.

Lorsque le premier sort sa tête de l’eau, pour moi c’est carrément flippant ! (flipper-flippant-jeu de mot !) : l’animal ressemble à un cochon rose avec une sorte de long bec rempli de dents acérées…

Juliette les rejoint, peu rassurée elle aussi et c’est mon tour : franchement, entrer dans l’eau dans le même coin où l’avant-veille au soir nous avons vu des caïmans, pour me retrouver avec des drôles de bestioles pas très engageantes, …, bon allez, j’y vais !

Heureusement Erico est là : il distribue des poissons à chacun des mammiphères et nous propose de les approcher. Ils sont robustes et pendant que l’un mange, un autre débarque et te pousse (chant-mé !) pour passer ! Ils ont faim et commencent à peine leur petit déjeuner. Nous restons encore un peu autour d’eux, à les toucher et les observer puis c’est le moment de sortir. Ouf pour moi !

Arun et Saranya nous ont accompagnés et la jeune indienne a préféré nous prendre en photo plutôt qu’entrer dans le fleuve. Merci Saranya !

Au même endroit, une douzaine d’autres bestioles nous attendent pour leur petit déjeuner aussi !

Animal carnivore, qu’il ne vaut mieux pas croiser dans le Rio, son nom évoque la couleur rouge des zébrures de ses écailles : le pirarucu. C’est le plus grand de tous les poissons osseux d’eau douce, il peut atteindre près de 5 mètres de long et peser 200 kg. Le chouchou de Meroux devrait apprécier le Rio Negro…

On ne nous propose pas d’entrer dans leur bassin, (on pourrait me payer des millions de reals que je n’y mettrais pas l’ombre de mon orteil !). Le jeu, c’est plutôt comme une pêche aux canards et Christophe se voit remettre une canne avec un poisson comme appât. Il lance sa ligne (sans hameçon) et wouahouh, sort une énorme créature noire et rouge qui gigote et tire sur le fil : Christophe le soulève de tous ses muscles mais le pirarucu avale le poisson et lâche la ligne pour retourner à l’eau. Avec deux autres essais, il réussit à (presque) sortir d’autres énergumènes aussi puissants et énervés : une pêche au gros qui restera dans nos mémoires. Quant au pirarucu, nous goûterons sa chair excellente au dîner du soir au Manati Lodge. Miam !

Petit aparte linguistique : pira = poisson, urucu = rouge. Quant au piranha ou piraña, qui se prononce piragna, on ne sait pas ce que veut dire gna… (son cri de guerre peut-être ?)

Et justement en parlant de ce prédateur avec des dents aiguës et un appétit pour la viande, nous voilà l’après-midi embarqués dans la pirogue avec Deu et Josef pour une initiation très locale. Nous nous glissons sans bruit sur l’eau pour entrer à l’ombre d’arbres immergés. Une canne à pêche chacun avec des hameçons cette fois : nos proies constitueront le repas du soir.

Nous piquons de petits morceaux de boeuf et lançons nos lignes tout autour de l’embarcation.
Le piranha a faim et mord facilement : nous nous retrouvons vite fait avec une petite dizaine de trophées que Josef notre homme à tout faire expert en jungle s’empresse d’empiler sur un bâton. On ne le regarde pas trop à l’oeuvre, il semble peu inquiet du sort des bestiaux…

Alors que nous décidons de changer d’endroit de pêche, quelques nuages noirs s’entassent dans notre ciel amazonien : il est décidé de se mettre à l’abri sur le supermarché flottant. En tant que tourdumondistes avertis, nous avons pris nos ponchos tout plastique… photo de l’arc en ciel au loin, le ciel s’assombrit dangereusement !

Les premières gouttes venues, Josef pousse le moteur et des trombes d’eau nous tombent dessus : Christophe sort son poncho, les nôtres mais c’est déjà trop tard : nous sommes rincées Juliette et moi ! Nous débarquons en trombe (bien sûr) sur la plateforme pour attendre au «sec» la fin de l’averse.

L’occasion d’un shooting fashion, rien que pour vous !