A peine avions-nous quitté la civilisation ,

(la veille, nous avions atterri depuis Salvador de Bahia dans la grande ville de Manaus qui s’était développée en son temps de l’exploitation du caoutchouc, aujourd’hui zone franche de 2,7 millions d’habitants qui travaillent surtout pour l’industrie électronique), nous roulons jusqu’à un petit village proche d’Acajatuba, en plein coeur de l’Amazonie. Nous embarquons là dans un bateau typique des explorateurs du XIXème, de son nom le Lady Mara.

Nous voguons sur la baie du lac d’Acajatuba pour traverser Anavilhanas, deuxième plus grand archipel fluvial au monde. La magie opère déjà, il règne à bord comme une ambiance de voyage dans le temps, et nous nous attendons presque à voir surgir des armées d’amazones sur les rives, prêtes à nous décocher une de leurs flèches empoisonnées !
Au bout d’une heure à naviguer et observer les berges à la végétation luxuriante, nous revenons au XXIème siècle : la pompe à eau de notre vaisseau qui datait peut-être d’il y a plusieurs centaines d’années aussi, nous lâche sans avertissement.

Nous finirons notre périple en pirogue à moteur, sous un soleil de plomb, non sans un arrêt obligatoire à la pompe à essence, qui ne ressemble à aucune station Shell ou Total d’Europe : cabane flottante attachée aux arbres et posée sur des bidons, genre radeau. La station service fait également office de supermarché local. On y rencontre là une famille accueillante qui vit sur l’eau, les enfants vivent, jouent et pêchent sur cette plateforme entourée d’eau. On craque devant le sourire de Miguel et Yuri…

Alors que nous débarquons avec joie sur la terre ferme, c’est l’effet wouahouh !

Isolé dans la forêt amazonienne, le Manati Lodge est un joli petit endroit au charme rustique et plein de couleurs. Ici pas de wifi, pas de réseau, pas de téléphone, pas de TV. Les hamacs suspendus devant chacune des 8 chambres sont une invitation à la siesta ! Le manati en indien d’Amazonie est un gros poisson d’eau douce de la même famille que l’éléphant de mer.

Juliette trouve dans ce petit paradis une vraie ressemblance avec l’endroit du Haut-Doubs où elle partait en classe verte à Charquemont : les excursions certainement ?!

Nous sommes quasiment leurs seuls clients excepté un gentil couple d’indiens just married avec qui nous sympathisons aussitôt. Arun et Saranya nous accompagnent dans toutes les excursions avec notre guide Deu qui parle toutes les langues, ou presque et son assistant Josef qui connaît le Rio Negro et la jungle comme sa machette !

Les aventures commencent !